Je pensais à l’excellent site poème sale ( merci à mon ami Charles Singher) : http://poemesale.com/
Le Vietnam, c’est une poésie sale où ‘‘le beau embrasse le terrible”. C’est le paysage à couper le souffle de la Baie d’Along jonché de déchets. C’est l’eau limpide d’un vert impossible détrampée de plastique. C’est aussi voir une femme descendre ses culottes dans la rue pour se soulager sans se soucier des spectateurs.
Le Vietnam, c’est de nombreux infirmes et blessés portant le poids de la guerre, et d’autres qui continuent à se déformer par l’agent orange américain. Grouille des résistants qui vivent dans l’ici et dans le maintenant. C’est un peuple d’assassinés qui acueille le tueur en souriant. L’argent ne court pas les rues et n’a toujours pas remplacé Bouddha.
Le Vietnam, c’est un pays indépendant depuis 1945, et croyez-le ou non, il s’est presque décolonisé. C’est un Québec d’il y a 50 ans explosé de cellulaires et de télévisions. C’est l’air saturé de gaz à moteur et l’air infini des montagnes.
Ça sort de la norme, c’est unique, ça fait son chemin, son propre chemin, c’est une poésie des contrastes, et croyez-moi, elle est sale, brute et se pavane.